top of page
Rechercher
Photo du rédacteurMathieu Dauchy

Le pire compte-rendu de l'histoire des concerts

Hier avec ma copine on est allé voir Odezenne au Splendid de Lille. Elle m'a rejoint vers 19h comme ça on a eu le temps de boire l'apéritif. Quand on approche de la quadragénie l'apéritif préalable à un concert ne doit pas dépasser 40 minutes sous peine de trouver douze bonnes raisons de finalement trouver une très très bonne sonorité à la musique enregistrée. La salle de concert se trouvant à 5 minutes à pied de chez moi, le procès n'a pas basculé en faveur de l'audiophilie.


L'un des nombreux trucs chiants lorsqu'on se rend à un concert est qu'il faut choisir entre écouter de la musique ou manger. L'une de ces deux activités a prouvé sa pertinence au cours de l'histoire de l'humanité et, indice, c'était bien avant l'invention du microphone.


Comme d'habitude je n'avais pas écouté le dernier album du groupe et j'espérais donc que le set se concentre sur les albums précédents. J'attendais donc naïvement que le groupe fasse comme si on était en 2018, ce qui me laissait peu de chance. Ma copine, elle, espérait juste que des musiciens jouent de la musique fortement amplifiée afin de s'oublier dans le moment et dans les vibrations. Nous n'avons pas la même façon d'aborder le futur, ainsi on termine toujours avec au minimum 50% de satisfaction, un taux très confortable dans notre époque de merde.


Les organisateurs de ce concert avaient, comme le veut la coutume américaine, prévu de faire jouer un artiste en première partie, habile manigance pour que le public ait le temps de boire plein de bières avant d'enfin assister au concert pour lequel il a payé.


Hier soir donc, la première partie s'appelait Lucky Strike et une pinte, un show maintes fois éprouvé et apprécié. J'adresse ici toute mon admiration aux spectateurs qui entrent dans les salles de concert au moment de l'ouverture des portes et se postent immédiatement au premier rang, pour ne le quitter qu'à la fin du troisième rappel. Grand coup de chapeau à vous qui êtes restés debout pendant quatre heures et douze minutes, béats dans l'exiguïté et la chaleur. En ce jour de conflit militaire aux portes de l'Europe vous me rassurez sur les capacités de résistance que comptent nos rangs.


Les quatre membres d'Odezenne sont montés sur scène vers 21h et leur set était constitué selon les principes en vigueur dans l'industrie (relevé non scientifique) :


- 3 morceaux du dernier album : on scrute la nouvelle scénographie, les tenues des musiciens, oh la belle bleue !

- 1 morceau de l'avant-dernier album : on ausculte la salle, occupée selon un nuancier d'âge très ordonné, le public vieillissant à mesure qu'on s'éloigne de la scène (j'étais bien sûr adossé au mur du fond).

- 1 tube du premier ou du 2e album : en général à ce moment-là on est hélas aux toilettes.

- Re-2 morceaux du dernier album : partie molle du show, le dos commence à grincer.

- Petit panaché de morceaux populaires : l'entrain remonte et l'on se prend à chanter (mais uniquement les fins de phrase : "nanananananNIFIQUE!", "nanananaCHIER!", "papapapapaARDCORE!"

- 1 tube qui sonne généralement le climax du concert, ici même les vieux s'énervent.

- Sortie de scène, suivi de cris très bruyants. La société affiche alors sa division la plus criante, sa fracture la plus douloureuse : il y a ceux qui savent siffler dans leurs doigts et le reste. Mon flair me laisse penser que les membres de la première catégorie sont également ceux qui savent tirer très fort au baby foot.

- Rappel 1 : dernier échantillon du dernier album.

- Rappel 2 : c'est ici que le groupe peut choisir de placer une reprise, quand il est mal conseillé.

- Rappel 3 : se conclut par "on a des disques à vendre, on se retrouve au merch, savez-vous que vous disposez d'un Compte Personnel de Formation?"



Très belle photo de concert où on voit bien ce qui se passe © Moi-même


"Et sinon gros boulet, il était bien ce concert ?"

En se basant sur des éléments objectifs - intensité cathartique, ressenti des lombaires, degré d'attraction de la scène, nombre de sourires échangés multiplié par nombre de voyelles hurlées, la rédaction est heureuse d'attribuer à ce concert la note de 16/20


En plus après j'ai fait un gros dodo.


333 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

コメント


Post: Blog2_Post
bottom of page